La nature vivifiante du thé subtilement chauffé – une visite au jardin de thé d’Iwao et Kimihiko Hayashi à Mie

Kimihiko et Iwao Hayashi dans leur jardin de thé biologique à la préfecture de Mie, 20 avril 2018
Kimihiko et Iwao Hayashi dans leur jardin de thé biologique à la préfecture de Mie, 20 avril 2018

C’est notre première visite au jardin de thé cette année! Enfin, on peut encore admirer la verdure fraîche des premières pousses de l’année. Nous rencontrons Iwao et Kimihiko Hayashi. Ici, à Mie, les premières pousses sont déjà visibles, mais elles sont encore très petites. Kimihiko s’attend à ce que la première récolte en 2018 commence vers le 3 ou le 4 mai. Comparé, à l’an 2017, le premier jour de récolte à Mie était le 7 mai. Cette année est vraiment bizarre: premièrement, il faisait très froid (froid accompagné de gel) pendant très longtemps en mars et début avril. Après cela, il faisait subitement assez chaud et parfois, il pleuvait de temps en temps de manière variable, ce qui faisait croître les plants de thé très rapidement. Il y a deux ou trois semaines, il a été dit lors de nos appels téléphoniques, que cette année, la récolte au Japon aurait lieu à un moment habituel ou un peu plus tard. Mais maintenant, tout a immédiatement changé. Une année de récolte très précoce est attendue. Dans les préfectures du sud de Kagoshima, Kumamoto et Miyazaki, la première récolte 2018 a déjà commencé.

Feuilles de thé fraîches du  jardin de thé de Kimihiko et d’Iwao Hayashi
Feuilles de thé fraîches du jardin de thé de Kimihiko et d’Iwao Hayashi

Bien que l’ancien arrière-grand-père, Iwao Hayashi, âgé de plus de 80 ans, se soit retraité du jardin de thé depuis le milieu de l’année dernière, il est important pour lui de nous rencontrer, afin qu’il s’entretienne avec son plus jeune fils Kimihiko et nous. Nous venons parler du traitement final et du chauffage final. Au centre du thé du Japon, une association de sociétés dans les industries japonaises du thé, il a entendu dire qu’une forte demande de chauffage final est plus demandée sur le marché japonais. Lors d’un chauffage final accentué, les feuilles des diverses variétés de théiers perdent en grande partie leurs propriétés gustatives particulières. De plus, grâce à un chauffage final fort, les nuances amères et acidulées de ces thés traités sont largement perdues. En même temps, des parfums de noisettes grillées se développent.

Le goût de ces types de thés dont le chauffage  final est plus accentué, est relativement agréable. En outre, les buveurs de thé inexpérimentés aimeront généralement ce goût, appelé “kobashii” en langue japonaise. Cette tendance se concentre surtout sur les jeunes générations japonaises, qui ne sont pas habituées à des notes gustatives plus différenciées – du moins c’est ce à quoi on s’attend. Les considérations ci-dessus ne concernent pas les thés Houjicha finalisés, mais le degré de chauffage final des thés verts, par exemple : Le Sencha, le Kabusecha ou le Tamaryokucha. De manière plus générale, nous trouvons de tels arômes grillés, lorsque nous les dégustons dans des sortes de Sencha à chauffage final accentué, dans de nombreux autres aliments qui sont chauffés jusqu’à un léger ou même un plus fort brunissement. Notre régime moderne est plein d’arômes torréfiés. Il suffit de penser au grand nombre de plats frits, cuits au four ou même grillés.

Jardin de thé de Kimihiko et Iwao Hayashi
Jardin de thé de Kimihiko et Iwao Hayashi

Nos deux goûts, ainsi que ceux d’Iwaos et de Kimihiko, ont tendance à aller dans une direction différente. Un chauffage final plutôt faible effectué à une basse température permet de conserver les particularités de la variété d’arbustes de thé, de la localisation et du sol. La région et la variété d’arbustes de thé sont donc beaucoup plus distinctes dans un thé issu d’un chauffage final léger. Il y a donc clairement plus de nuances à déguster. Le thé est tonifiant et rafraîchissant, quand même il est infusé avec de l’eau tiède.

Une autre partie de la famille Hayashi
Une autre partie de la famille Hayashi

Notre conversation évolue lentement vers une agriculture écologique. Iwao rapporte ses expériences lorsqu’il utilisait les pesticides dans les années 1970. À ce moment-là, il se protégeait avec une combinaison de protection, des gants et plusieurs masques respiratoires les uns sur les autres, en pulvérisant les pesticides. En plus de cela, il était tellement harcelé après le travail qu’il pensait que sa tête allait éclater. Quand il a rapporté cela à ses voisins, ils ont seulement dit que leur effet n’était pas si mauvais- plus ou moins supportable.

Pour Iwao, ces maux de tête ont marqué le début de la conversion à l’agriculture biologique. Il ne pouvait pas imaginer qu’il serait vraiment nécessaire d’utiliser des produits chimiques comme à ce moment-là, malgré le fait que cela était toujours propagé par la coopérative. Beaucoup ne peuvent pas imaginer qu’il est possible de produire du bon thé sans pesticides. Aujourd’hui, Iwao Hayashi rapporte que les voisins sont maintenant un peu plus ouverts sur leurs idées qu’il y a 40 ans, alors qu’il était encore condamné pionnier de la culture du thé biologique.

Mais avant de prendre le temps de jeter un coup d’œil au jardin de thé, nous parlons toujours de la création d’un nouveau thé: Iwao et Kimihiko Hayashi prévoient de le faire à partir d’une rare variété d’arbustes de thés dans leur jardin. En traversant le jardin de thé d’où sera issue ce nouveau thé, nous sommes accueillis par un parfum fascinant. Vous vous demandez peut-être ce qu’il y a de neuf chez Iwao et Kimihiko Hayashi cette année.